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Nourjahad et son bon génie (Cabinet des fées, t33, 1785) - Marillier

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Date :
1785
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre
Dimension de la gravure hors cadres
Dimensions (HxL cm) :
11,2x7,2 cm
Sujet de l'image :
Lieu de conservation :
PZ24C3 (33)
Œuvre signée
Légende

Analyse

Schemzeddin monte sur le trône de Perse, Nourjahad, qui a été élevé avec lui, est « l’astre naissant de la cour de Perse » (p. 293). Schemzeddin, qui l’aime comme son frère, consulte quatre vieux seigneurs : il souhaite nommer Nourjahad son premier ministre. Désaccord général : on lui reproche jeunesse, avarice, dissipation, irréligion.
Schemzeddin met donc Nourjahad à l’épreuve, lui demandant l’air de rien ce qu’il désire le plus au monde. Echec complet : Nourjahad désire richesse et plaisirs terrestres, plutôt que le salut de son âme. Schemzeddin montre sa déception et son mécontentement, Nourjahad désespéré s’enferme chez lui. Il finit par s’endormir et fait des rêves sinistres.
Il se réveille en proférant à nouveau son désir : « si je pouvois obtenir le desir secret que j’ai été assez sot pour te découvrir, que je craindrois peu tes menaces ! Tu l’obtiendras, Nourjahad, répondit une voix. Les desirs de ton âme seront satisfaits. »
Il voit alors « dans sa chambre, une lumière resplendissante, & à côté de son lit un jeune homme d’une beauté toute divine ! » Il s’agit de son bon génie. Il lui demande de choisir entre deux vœux : retrouver la faveur du sultan, ou obtenir la richesse comme il en a exprimé follement le désir la veille.
Nourjahad opte pour le 2e vœu.

« Téméraire mortel, reprit le génie, réfléchis encore avant de recevoir ce don fatal ; car, une fois accordé, tu desireras peut-être, & desireras en vain qu’il te soit ôté. Que puis-je avoir à craindre, répondit Nourjahad, en possédant des richesses infinies & l’immortalité ? Tes propres passions, dit le génie. Donne-moi seulement, reprit Nourjahad, le pouvoir de les satisfaire pleinement, & je me soumettrai à tous les maux qui en peuvent résulter. Tes désirs vont être remplis, s’écria le génie d’un air mécontent. La liqueur de cette fiole te procurera l’immortalité, & demain matin tu te trouveras plus riche que tous les monarques des Indes. Nourjahad tendit promptement les mains pour recevoir un flacon d’or, enrichi de pierreries, que le génies tira de dessous son manteau. Arrête, s’écria-t-il, apprends à quelle condition tu peux recevoir le don extraordinaire que je suis près de t’accorder. Sache donc que ton existence durera autant que celle de ce globe sublunaire ; mais il n’est pas en mon pouvoir de te laisser jouir de la vie pendant tout ce temps. Nourjahad étoit prêt à l’interrompre pour le prier de s’expliquer, lorsqu’il le prévint en continuant ainsi : Ta vie, ajouta-t-il, sera fréquemment interrompue par des espèces de morts passagères ; c’est-à-dire de longs sommeils. […] Si vous suivez les sentiers de la vertu, vos jours seront remplis de félicité sans être troublés par aucun mal ; mais si, au contraire, vous faites un mauvais usage des biens qui vous sont accordés, & que vous vous plongiez dans l’iniquité, vous en serez quelquefois puni par la privation totale de vos facultés. »
   

Annotations :

1. En haut à gauche « Nourjahad. », à droite « Tom. 33. pag. 268. »
Légende dans le cartouche : « Tes desirs vont être remplis. »
Signé sous le cartouche à gauche « C P Marillier del », à droite « Le Villain Sc »
Gravure insérée après la p. 300, la citation débute à la 16e ligne.
3. Edition de Londres, J. Dodsley, 1767 (sans illustrations) aux Special Collections de Memorial Library, PR3679 S5 H5 1767.

Sources textuelles :
F. Sheridan, The History of Nourjahad (1767)
Nourjahad, histoire orientale traduite du français (1769)

Informations techniques

Notice #016895

Image HD

Identifiant historique :
B6214
Traitement de l'image :
Photographie numérique