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Souvenirs du Congrès de la paix, N°1. Victor Hugo… - Daumier

Date :
1849
Nature de l'image :
Lithographie
Dimensions (HxL cm) :
27,7x35,8
Sujet de l'image :
Légende

Analyse

Le 21 août 1849, Victor Hugo proninça le discours d’ouverture du Congrès de la paix à Paris.
    « Messieurs, beaucoup d’entre vous viennent des points du globe les plus éloignés, le coeur plein d’une pensée religieuse et sainte ; vous comptez dans vos rangs des publicistes, des philosophes, des ministres des cultes chrétiens, des écrivains éminents, plusieurs de ces hommes considérables, de ces hommes publics et populaires qui sont les lumières de leur nation. Vous avez voulu dater de Paris les déclarations de cette réunion d’esprits convaincus et graves, qui ne veulent pas seulement le bien d’un peuple, mais qui veulent le bien de tous les peuples.
    Vous venez ajouter aux principes qui dirigent aujourd’hui les hommes d’état, les gouvernants, les législateurs, un principe supérieur. Vous venez tourner en quelque sorte le dernier et le plus auguste feuillet de l’Evangile, celui qui impose la paix aux enfants du même Dieu, et, dans cette ville qui n’a encore décrété que la fraternité des citoyens, vous venez proclamer la fraternité des hommes.
    Soyez les bienvenus !
    […] Messieurs, si quelqu’un, il y a quatre siècles, à l’époque où la guerre existait de commune à commune, de ville à ville, de province à province, si quelqu’un eût dit à la Lorraine, à la Picardie, à la Normandie, à la Bretagne, à l’Auvergne, à la Provence, au Dauphiné, à la Bourgogne : Un jour viendra où vous ne vous ferez plus la guerre, un jour viendra où vous ne lèverez plus d’hommes d’armes les uns contre les autres, un jour viendra où l’on ne dira plus : Les Normands ont attaqué les Picards, les Lorrains ont repoussé les Bourguignons. Vous aurez bien encore des différends à régler, des intérêts à débattre, des contestations à résoudre, mais savez-vous ce que vous mettrez à la place des hommes d’armes ? Savez-vous ce que vous mettrez à la place des gens de pied et de cheval, des canons, des fauconneaux, des lances, des piques, des épées ? Vous mettrez une petite boîte de sapin que vous appellerez l’urne du scrutin, et de cette boîte il sortira, quoi ? une assemblée en laquelle vous vous sentirez tous vivre, une assemblée qui sera comme votre âme à tous, un concile souverain et populaire qui décidera, qui jugera, qui résoudra tout en loi, qui fera tomber le glaive de toutes les mains et surgir la justice dans tous les coeurs, qui dira à chacun : Là finit ton droit, ici commence ton devoir. Bas les armes ! Vivez en paix ! »
Annotations :
1. Sous la lithographie à gauche « Chez Aubert, Pl. de la Bourse », à droite « Imp. Aubert & Cie ».
Légende : « Victor Hugo, dans un discours en trois points démontre le néant de la gloire militaire et il prouve par l’exemple, que la couronne de lauriers peut-être avantageusement remplacée par la couronne de roses ! ce qui lui procure l’avantage de faire un nouvel effet de front. »
2. Publié dans Le Charivari, numéro du 6 septembre 1849.

Informations techniques

Notice #013607

Image HD

Identifiant historique :
B2926
Traitement de l'image :
Image web