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La résurrection de Lazare (version de Boston) - Deshays

SĂ©rie de l'image :
Date :
1763
Nature de l'image :
Peinture sur toile
Dimensions (HxL cm) :
106x128
Lieu de conservation :

Analyse

Ce tableau ne figure pas dans le Livret. Voici ce qu’écrit Diderot :

« Il y a une RĂ©surrection du Lazare, sans numĂ©ro et sans nom d’artiste, qu’on lui attribue, et qui est certainement de lui. » (Bouquins 260)

Extraordinaire du Mercure de France, sept. 63, p. 30 :

« Une ScĂšne plus forte que la prĂ©cĂ©dente [i. e. Le Mariage de la Vierge] & d’un genre diffĂ©rent, a exercĂ© le pinceau de M. Deshays dans beaucoup moins d’espace sur la toile, mais avec autant d’étendue de gĂ©nie ; c’est la RĂ©surrection du Lazare. [En note : Ce Tableau ne se trouve point dans le Livre du Sallon.] Le Peintre a fait plus appercevoir & [31] plus sentir le Dieu que l’Homme dans le caractĂšre de la Figure de Jesus-Christ. Les diffĂ©rens mouvemens de surprise, de terreur & d’admiration, sont ingĂ©nieusement variĂ©s, & parfaitement prononcĂ©s sur les visages des trois ApĂŽtres qui regardent sortir le Mort de son tombeau. Ce dernier est frappant de terreur, il est Ă©levĂ© Ă  mi-corps dans une espĂ©ce de fosse, dont on a relevĂ© les terres & la pierre qui la couvroient. Il est encore dans les linceuls de la mort d’oĂč il semble faire effort pour dĂ©gager ses mains, serrĂ©es dans des bandelettes, afin de les Ă©lever vers son Sauveur. Rien de mieux pensĂ©, dans ce Tableau, que la diffĂ©rence dont sont affectĂ©es deux Femmes tĂ©moins du Miracle ; l’une est tout entiere encore Ă  l’étonnement & Ă  la considĂ©ration terrible de l’évĂ©nement, tandis que l’autre, prosternĂ©e la face contre terre, adore dans son Ăąme la DivinitĂ© qui opĂ©re. Le site, le ton de couleur, la fiertĂ© du dessein, quoique dans des Figures de petites proportions, tout est relatif, tout est adaptĂ© Ă  la nature du Sujet. Nous ne pouvons mieux nous expliquer Ă  l’égard de cet Ouvrage, que d’aprĂšs les plus illustres ConfrĂšres de son Auteur, qui [32] l’ont comparĂ© aux plus belles production de la Fosse. »

Mathon de La Cour, lettre II, p. 33 :

« On reconnoĂźt la meilleure maniere de ce Peintre, dans la rĂ©surrection de Lazare, qui n’avoit pas Ă©tĂ© annoncĂ©e. La figure de Jesus-Christ est remplie de dignitĂ© ; les transports de la reconnoissance [34] la plus vive Ă©clatent dans le cadavre renaissant du Lazare : ses deux sƓurs tĂ©moignent leur intĂ©rĂȘt, chacune suivant son caractere : l’une se prosterne Ă  terre ; l’autre paroĂźt occupĂ©e du soin de faire tirer son frere de la tombe oĂč il Ă©toit enfermĂ©. Les spectateurs sont frappĂ©s d’étonnement Ă  la vue de ce prodige inattendu : toutes ces passions particulieres sont exprimĂ©es d’une maniere qui ne nuit point Ă  l’ensemble & Ă  l’effet gĂ©nĂ©ral. Ce tableau est le mieux soutenu, & peut ĂȘtre le plus beau de tous ceux de M. Deshays. »

Annotations :

2. Ce tableau n’est pas mentionnĂ© dans le Livret (n° 42 Ă  48 consacrĂ©s Ă  Deshays).

3. Il y a une esquisse de ce tableau au musée de beaux-arts de Besançon.

Sources textuelles :
Évangile de Jean
XI, 1-46 (Bible de Jérusalem, p. 1842)

Informations techniques

Notice #011740

Image HD

Identifiant historique :
B1059
Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Collection particuliĂšre (Cachan)
Bibliographie :
Le Goût de Diderot. Greuze, Chardin, Falconet, David, Hazan, 2013
Cat. 49, p. 197