La Toilette du matin, dit aussi Le Négligé - Chardin
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Analyse
La jeune femme comme la fillette, qui s’apprêtent à sortir en visite, portent sur les épaules un mantelet ; la mère porte en plus sur la tête un coqueluchon. La fillette tient un manchon à la main.
« Rien n’est plus simple en effet ni plus heureusement saisi que l’action d’une mère attentive qui attache une épingle à la coiffure de sa fille. Quelque chose de plus piquant encore, c’est le mouvement du cœur d’un enfant que l’habile peintre a trouvé l’art d’exprimer par un regard que la petite fille lance dan sun miroir, comme à la dérobée, pour satisfaire sa petite vanité et voir par elle-même si les soins de sa chère mère l’ont embellie. » (Mercure de France, octobre 1741.)
Description des Goncourt :
« Voici La toilette du matin dans ce petit cadre où cette mère, à laquelle revient toujours Chardin, donne le dernier accommodage à sa petite fille. L’ombre de la nuit commence à s’en aller de la pièce. Sur la toilette, encombrée de désordre, la chandelle qui a éclairé le lever et le commencement de l’habillement brûle encore, décrivant dans l’air des ronds de fumée… Au devant de la bouilloire d’eau chaude à bec et à gros ventre, du tabouret portant le manchon et le gros livre de messe, la mère en coqueluchon noir, la jupe en retroussis, arrange des deux mains sur la tête de sa fille le nœud de sa fanchon, tandis que la petite, impatiente de sortir, et déjà le manchon à une main, coule de côté les yeux vers la glace, en retournant la tête et en se souriant à demi. Le Dimanche, tout le dimanche bourgeois tient dans cette toile ».
2. Commandé par le comte Carl Gustav Tessin, ambassadeur suédois, alors fixé à Paris, et achevé en 1741. Vendu à Frédéric I en 1749 pour le compte de la princesse héritière Louise Ulrique de Suède.
Exposé au Salon de 1741 avec Le Château de cartes.
3. Gravé par Jacques-Philippe Le Bas.
Informations techniques
Notice #008165