Une femme défend son mari mort contre les bêtes (Heptam. N67, Amsterdam, 1698)
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Analyse
« Une pauvre femme, pour saubver la vie de son mary, hasarda la sienne, et ne l’abandonna jusques à la mort. »
Le sieur de Robertval est parti au Canada avec ses gens pour y « faire villes et chasteaulx ». Un de ses hommes le trahit et est pris. Sa femme supplie Robertval de lui laisser la vie sauve. Il est donc abandonné avec elle sur « une petite isle, sur la mer, où il n’abitoit que bestes sauvaiges ; et leur fut permis de porter avecq eulx ce dont ils avoient necessité. » Cependant le mari meurt bientôt de maladie et sa femme reste seule pour défendre son tombeau :
« Et la pauvre femme, demeurée seulle, l’enterra le plus profond en terre qu’il fut possible ; si est-ce que les bestes en eurent incontinant le sentyment, qui vindrent pour manger la charogne. Mais la pauvre femme, en sa petite maisonnette, de coups de harquebuze, defendoit que la chair de son mary n’eust tel sepulcre. »
Non seulement les bêtes ne sont guères canadiennes, mais les os du mari mort ne peuvent se trouver à la fois devant à droite et au fond à gauche...
2. 7e journée, 67e nouvelle.
3. La même aventure est racontée par A. Thevet dans La Cosmographie universelle (1575) et dans le Grand Insulaire (1586).
Informations techniques
Notice #007696