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Un Ă©peron pris dans le drap laisse une femme nue (Heptam. N62, Amsterdam, 1698)

Date :
1698
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre, taille-douce (au burin)
Sujet de l'image :
F.A. in-8° E431e (2e volume)

Analyse

« Une damoyselle, faisant, soubz le nom d’une autre, un compte Ă  quelque grande dame, se coupa si lourdement, que son honneur en demora tellement tachĂ©, que jamais elle ne le peut reparer. »

Variation comique du motif de la belle endormie. Une demoiselle vient faire Ă  une dame de sang royal (Marguerite ?) un conte dont elle se rĂ©vĂšle, Ă  la derniĂšre phrase, ĂȘtre l’hĂ©roĂŻne. Un gentil homme voyant que sa belle voisine avait Ă©pousĂ© un vieillard lui fait sa cour en vain. Il dĂ©cide alors de la suprendre au lit.

« A l’heure, sans avoir le sens de fermer la porte, s’en vint coucher tout houzĂ© et esperonnĂ© dedans le lict de la damoiselle ; et quant elle s’esveilla, fut autant marrye qu’il estoit possible. Mais, quelques remonstrances qu’elle luy sceut faire, il la print par force, luy disant que, si elle reveloit ceste affaire, il diroit Ă  tout le monde qu’elle l’avoit envoyĂ© querir ; dont la damoiselle eut si grand paour, qu’elle n’osa crier. AprĂšs, arrivant quelques des chamberieres, se leva hastivement. Et ne s’en fust personne aperceu, sinon l’esperon qui s’estoit attachĂ© au linceul de dessus l’emporta tout entier ; et demeura la damoiselle toute nue sur son lict.” Et combien qu’elle feit le compte d’une aultre ne se peut garder de dire Ă  la fin : “Jamais femme ne fust si estonnĂ©e que moy, quant je me trouvay toute nue.” »

Annotations :

2. 7e journée, 62e nouvelle.

Objets :
La scÚne est observée par effraction
Femme Ă©tendue sur un lit
Sources textuelles :
Marguerite de Navarre (1492-1549), L’HeptamĂ©ron (1542-1546)
Nouvelle 62, LP, p. 622

Informations techniques

Notice #007691

Image HD

Identifiant historique :
A7010
Traitement de l'image :
Photographie numérique