Un Ă©peron pris dans le drap laisse une femme nue (Heptam. N62, Amsterdam, 1698)
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Analyse
« Une damoyselle, faisant, soubz le nom dâune autre, un compte Ă quelque grande dame, se coupa si lourdement, que son honneur en demora tellement tachĂ©, que jamais elle ne le peut reparer. »
Variation comique du motif de la belle endormie. Une demoiselle vient faire Ă une dame de sang royal (Marguerite ?) un conte dont elle se rĂ©vĂšle, Ă la derniĂšre phrase, ĂȘtre lâhĂ©roĂŻne. Un gentil homme voyant que sa belle voisine avait Ă©pousĂ© un vieillard lui fait sa cour en vain. Il dĂ©cide alors de la suprendre au lit.
« A lâheure, sans avoir le sens de fermer la porte, sâen vint coucher tout houzĂ© et esperonnĂ© dedans le lict de la damoiselle ; et quant elle sâesveilla, fut autant marrye quâil estoit possible. Mais, quelques remonstrances quâelle luy sceut faire, il la print par force, luy disant que, si elle reveloit ceste affaire, il diroit Ă tout le monde quâelle lâavoit envoyĂ© querir ; dont la damoiselle eut si grand paour, quâelle nâosa crier. AprĂšs, arrivant quelques des chamberieres, se leva hastivement. Et ne sâen fust personne aperceu, sinon lâesperon qui sâestoit attachĂ© au linceul de dessus lâemporta tout entier ; et demeura la damoiselle toute nue sur son lict.â Et combien quâelle feit le compte dâune aultre ne se peut garder de dire Ă la fin : âJamais femme ne fust si estonnĂ©e que moy, quant je me trouvay toute nue.â »
2. 7e journée, 62e nouvelle.
Informations techniques
Notice #007691