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Un gentilhomme surpris par sa femme (Heptaméron N59, Amsterdam, 1698)

Date :
1698
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre, taille-douce (au burin)
Sujet de l'image :
F.A. in-8° E431e (2e volume)

Analyse

« Cette mesme dame [= de la nouvelle 58], voyant que son mary trouvoit mauvais qu’elle avoit des serviteurs, dessquelz elle passoit le temps (son honneur sauve), l’espia si bien, qu’elle s’apperceut de la bonne chere qu’il faisoit Ă  une sienne femme de chambre, qu’elle gaingna, de sorte qu’accordant Ă  son mary ce qu’il en pretendoit, la surprint finement en telle faute, que, pour la reparer, fut contraint lui confesser qu’il meritoit plus grande punition qu’elle ; et, par ce moyen, vecut depuis Ă  sa fantasye. »

La servante a donc Ă©tĂ© gagnĂ©e par l’épouse et « sçavoit son roolle par cueur ». Elle donne rendez-vous au mari dans une petite maison et prĂ©vient sa maĂźtresse. Le soir dit, les deux Ă©poux « feirent dresser le jeu ». Mais bientĂŽt, le mari feint d’avoir mal Ă  la tĂȘte et sort. La servante le suit, puis la dame :

« Et y arriva Ă  si bonne heure, qu’elle entra par une aultre porte en la chambre oĂč son mary ne faisoit que arriver, et, se cachant derriere l’huys, escoutant les beaulx et honnestes propos que son mary tenoit Ă  sa chamberiere. Mais quant elle veid qu’il approchoit du criminel, le print par derriere, en luy disant : “Je suis trop prĂšs de vous, pour en prendre une aultre.” Si le gentil homme fut courroucĂ© jusques Ă  l’extremitĂ©, il ne le fault demander, tant pour la joye qu’il esperoit recepvoir et s’en veoir frustrĂ©, que de veoir sa femme le congnoistre plus qu’il ne le vouloit : de laquelle il avoit grande paour perdre pour jamais l’amityĂ©. »

Annotations :

2. 6e journée, 59e nouvelle.

Objets :
La scÚne est observée par effraction
Sources textuelles :
Marguerite de Navarre (1492-1549), L’HeptamĂ©ron (1542-1546)
Nouvelle 59, LP, p. 597

Informations techniques

Notice #007688

Image HD

Identifiant historique :
A7007
Traitement de l'image :
Photographie numérique