Aller au contenu principal

Fruits offerts et rendez-vous pris chez un avocat (Heptam. N25, Amsterdam, 1698)

Date :
1698
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre, taille-douce (au burin)
Dimensions (HxL cm) :
7,5x7,7
Sujet de l'image :
F.A. in-8° E431e (1er volume)

Analyse

« Un jeune prince, soubz couleur de visiter son advocat, et communiquer de ses affaires avec luy, entretint si paisiblement sa femme, qu’il eut d’elle ce qu’il en demandoit. »

Un brillant avocat de Paris n’ayant pas eu d’enfant de sa 1Ăšre femme se remarie, dĂ©jĂ  vieux, avec une des plus belles filles de la ville. Mais il n’en a pas plus d’enfant. Celle-ci, lassĂ©e, cherche son plaisir ailleurs et rencontre un grand prince. Ils conviennent de rendez-vous oĂč le prince se rend dĂ©guisĂ©. Mais chez l’avocat, c’est l’avocat que le prince rencontre. Sans se dĂ©monter, il lui demande une collation.

« Le bon homme advocat fut tant aise de l’honneur que ce prince luy faisoit de venir ainsy priveement en sa maison, qu’il le mena en sa chambre, et dist Ă  sa femme qu’elle apprestast la collation des meilleurs fruictz et confitures qu’elle eut ; ce qu’elle feit trĂšs voluntiers et apporta la collation la plus honneste qu’il luy fut possible. Et, nonobstant que l’habillement qu’elle portoit d’un couvrechef et manteau la monstrast plus belle qu’elle n’avoit accoustumĂ©, si ne feit pas semblant le jeune prince de la regarder ne congnoistre ; mais parloit tousjours Ă  son mary de ses affaires, comme Ă  celluy qui les avoit manyĂ©es de longue main. Et, ainsy que la dame tenoit Ă  genoulx les confitures devant le prince, et que le mary alla au buffet pour luy donner Ă  boire, elle luy dist que, au partir de la chambre, il ne faillist d’entrer en une garderobbe, Ă  main droicte, oĂč bien tost aprĂšs elle le yroit veoir. »

Au fond Ă  droite, le mari avocat tourne le dos, pendant que sa femme offre une corbeille de fruits au prince et qu’ils conviennent d’un rendez-vous. Le bĂątiment qu’on distingue au fond est le monastĂšre qui jouxte la maison de l’avocat, et par lequel le prince viendra dorĂ©navant, pour ne pas ĂȘtre dĂ©couvert.
Sa sƓur religieuse dĂ©couvrira cependant la supercherie du prince, que les religieux tiennent pour trĂšs pieux, et la contera Ă  la narratrice.

Annotations :

2. 3e journée, 25e nouvelle.

Sources textuelles :
Marguerite de Navarre (1492-1549), L’HeptamĂ©ron (1542-1546)
Nouvelle 25, LP, p. 365

Informations techniques

Notice #007626

Image HD

Identifiant historique :
A6945
Traitement de l'image :
Photographie numérique