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Saturnin épie Toinette avec le père Polycarpe (Histoire de dom B***, 1741)

Notice n°1 sur 18 Notice suivante

Date :
1741
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre
Sujet de l'image :

Analyse

« Un jour qu’on me croyait à l’école, j’étais resté dans un petit réduit où je couchais. Une simple cloison le séparait de la chambre d’Ambroise, dont le lit était justement appuyé contre. Je dormais, il faisait une extrême chaleur, c’était dans le cœur de l’été, je fus tout à coup réveillé par les violentes secousses que j’entendis donner à la cloison. Je ne savais que penser de ce bruit, il redoublait ; en prêtant l’oreille, j’entendis des sons émus et tremblants, des mots sans suite et mal articulés. “Ah… doucement, ma chère Toinette, ne va pas si vite ! Ah ! coquine… tu me fais mourir de plaisir, va vite ! eh vite ! Ah… je me meurs !”
[…] en cherchant doucement avec la main si je ne trouverais pas quelque trou à la cloison, j’en sentis un qui était couvert par une grande image. Je la perçai, et me fit jour. Quel spectacle ! Toinette nue comme la main, étendue sur son lit, et le père Polycarpe, procureur du couvent, qui était à la maison depuis quelque temps, nu comme Toinette, faisant… quoi ? ce que faisaient nos premiers parents, quand Dieu leur eut ordonné de peupler la terre ; mais avec des circonstances moins lubriques.
Cette vue produisit chez moi une surprise mêlée de joie et d’un sentiment vif et délicieux, qu’il m’aurait été impossible d’exprimer. Je sentais que j’aurais donné tout mon sang pour être à la place du moine ».

Annotations :

2. La scène prend place au tout début du roman.

Objets :
Tableau sur le mur
La scène est observée par effraction
Sources textuelles :
Gervaise de Latouche, Jean-Charles (1715-1782)
in Romanciers libertins, I, Pléiade, pp. 336-8.

Informations techniques

Notice #007583

Image HD

Identifiant historique :
A6902
Traitement de l'image :
Image web