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Le satyre et la nymphe - Carrache

Analyse

« L’homme favorisĂ© par la perfection de ses organes, peut Ă  son grĂ© prolonger ses jouissances, et goĂ»ter par ses facultĂ©s intellectuelles, des sensations que ses forces physiques lui refusent quelquefois, quand il ne sait pas modĂ©rer ses dĂ©sirs.‹Il est celui de tous les ĂȘtres Ă  qui la rĂ©ussite de la gĂ©nĂ©ration exige le plus de rapports dans l’accouplement ; et soit qu’il se livre trop souvent, ou avec trop d’ardeur aux charmes de la jouissance, soit que sa passion ne soit pas Ă©galement et au mĂȘme point partagĂ©e, le couple humain est frĂ©quemment sans progĂ©niture.‹Les anatomistes et les mĂ©decins ont cherchĂ© Ă  deviner les causes de cette stĂ©rilitĂ© et les moyens de la prĂ©venir ou de la corriger ; mais ils n’ont donnĂ© la plupart, que des conseils vagues qui ne peuvent s’appliquer Ă  tous les individus, puisque tous les individus varient dans leur complexion et leur tempĂ©rament. [
]‹Il faut avouer que cette posture est susceptible de quelque inconvĂ©nient qui rĂ©pugne aux Ăąmes timorĂ©es ; mais on peut lever leurs scrupules, en leur citant l’autoritĂ© du R. P. Sanchez, thĂ©ologien, et casuiste trĂšs-versĂ© dans cette matiĂšre. Il nous assure qu’il est permis d’en user en tout bien et tout honneur. Licet ludere inter clunes dum modo fiat ejaculatio in vas naturale Il est permis de s’amuser entre les fesses pourvu que l’on Ă©jacule dans les vases naturels. AprĂšs une telle dĂ©cision, on peut agir en toute sĂ»retĂ© de conscience.‹A l’égard des gens instruits et qui ont adoptĂ© la maxime antique : Toute femme est femme partout, ils conviendront avec nous, que la bienfaisante nature nous ayant donnĂ© les moyens de varier, multiplier et graduer nos jouissances, c’est lui faire affront que de ne pas les employer tous, quand ils sont en notre pouvoir. L’homme sensible et raisonnable doit d’ailleurs penser qu’il est de son devoir de procurer Ă  la digne compagne de son existence, autant de plaisirs que la voluptĂ© lui en suggĂšre. Ces moyens seront autant de nƓuds pour se l’attacher avec plus de force et d’agrĂ©mens.‹Nous sommes persuadĂ©s que les femmes amoureuses nous sauront grĂ© de la leçon que nous faisons aux hommes ; mais aussi les engageons-nous Ă  se prĂȘter aux petites fantaisies de leurs amans, et mĂȘme de leurs maris. Elles tourneront certainement Ă  leur profit.‹Nous savons qu’il est des femmes revĂȘches, bĂ©gueules ou mal avisĂ©es, qui se refusent Ă  toute complaisance, et ne veulent jamais sortir de leur routine monotone et fastidieuse. Ces prudes matrones sont les jansĂ©nistes de l’amour ; ce serait perdre le temps que de chercher Ă  les convertir. Nous les plaignons de leur apathie, et les abandonnons Ă  leur malheureux sort ; elles ne mĂ©ritent pas de connaĂźtre les dĂ©lices d’une voluptĂ© variĂ©e ; mais elles doivent s’attendre Ă  ĂȘtre tĂŽt ou tard dĂ©laissĂ©es, et Ă  recevoir le juste reproche que Martial adressait Ă  sa femme : Toi, tu te plais dans l’obscuritĂ© : moi, j’aime Ă  m’amuser avec la lampe pour tĂ©moin, et Ă  Ă©puiser ma vigueur Ă  la clartĂ© de la lumiĂšre. Une camisole, des tuniques, des manteaux sombres cachent ton corps : Ă  mon goĂ»t, jamais jeune femme n’est assez nue sur le lit. J’adore les baisers qui imitent ceux des colombes caressantes : toi, tu m’embrasses comme tu as l’habitude, le matin, d’embrasser ta grand-mĂšre. »

Informations techniques

Notice #007547

Image HD

Identifiant historique :
A6866
Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
https://gallica.bnf.fr