Tarquin et Lucrèce (Mantoue, palais ducal) - Jules Romain
Analyse
A gauche, Lucrèce assise sur son lit est poussée en arrière par Tarquin qui, de son genou, lui écarte les cuisses, de sa main gauche, lui repousse le menton et, de son bras droit brandi derrière lui la menace de son couteau. Un personnage à droite ouvre le rideau qui cache l’entrée de la chambre et surprend la scène. Ce témoin est séparé de l’espace restreint de la scène par la niche vide du fond. Il n’y a pas de témoin du viol dans l’histoire de Lucrèce telle que la raconte Tite-Live. Jules Romain construit un instant artificiel condensant le temps de la menace, exposée sur la scène, celui du viol proprement dit, figuré par l’ouverture sombre des rideaux du lit, où vient s’inscrire Lucrèce, et l’appel de Lucrèce à la vengeance. La représentation s’organise donc en trois espaces, espace vague du dehors, depuis lequel le spectateur fait irruption ; espace restreint de la scène où est traduite théâtralement la violence du viol ; espace intime, secret, irreprésentable, du lit où le viol aura réellement eu lieu.
Informations techniques
Notice #001689