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La Vertu entre la Luxure et l’Irréligion (Justine, Girouard, 1791, frontispice)

Date :
1791
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre
Sujet de l'image :
Enfer 501
Légende

Analyse

Cette gravure allégorique reprend en le pervertissant le motif iconographique du Choix d’Hercule tel qu’il s’est développé à partir de l’ekphrasis de Philostrate dans La Vie d’Apollonius de Tyane. Mais bien-sûr la Vertu n’est pas censée avoir à choisir entre la Luxure et l’Irréligion. On peut également lire la gravure non pas de façon allégorique, comme y invite le texte qui l’accompagne, mais comme prototype de la scène sadienne, associant la tribade, la vierge et le libertin. Enfin, le décalage entre le dispositif générique du choix d’Hercule et le dispositif allégorique explicitement annoncé peut s’avérer signifiant : Justine au centre écarte une figure horrifiante de la mère en Furie pour se tourner vers le bel Apollon, faisant le choix de l’amour, comme si, secrètement, Justine désirait le libertin. Certes, c’est vers le Ciel que Justine tourne les yeux, et c’est la Luxure qui la déshabille. Mais le Ciel est vide et c’est vers Apollon que Justine est tournée ; il ne la déshabille pas vraiment mais tient son voile au-dessus de sa tête.

Annotations :

1. Dans le cartouche sous la gravure, deux vers d’une tragédie de Ducis :
« Qui sait, lorsque le Ciel nous
frappe de ses coups,
Si le plus grand malheur n’est
pas un bien pour nous ?
Œd[ipe] ch[e]z Admète. »

Objets :
Serpent
Draperie enveloppant un personnage
Sources textuelles :
Sade, Donatien Alphonse François, marquis de (1740-1814)
Justine ou les Malheurs de la vertu, Pléiade, p. 124

Informations techniques

Notice #001687

Image HD

Identifiant historique :
A1006
Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
https://gallica.bnf.fr