Le retour de Judith à Béthulie - Botticelli
Analyse
Après avoir tranché la tête d’Holopherne, le général qui menaçait sa ville de Béthulie, Judith y retourne pour annoncer la bonne nouvelle. La représentation de ce moment du récit est assez rare et beaucoup moins violente que celle, plus courante, de Judith tranchant la tête d'Holopherne.
« Elle fit rouler son corps hors de la couche et enleva la moustiquaire des colonnes ; peu après, elle sortit et remit la tête d’Holopherne à sa suivante, qui la mit dans sa besace à provisions. Elles sortirent toutes les deux ensemble, comme à l’accoutumée, pour aller à la prière. Elles traversèrent le camp, contournèrent le ravin, montèrent à la montagne de Béthulie et arrivèrent à ses portes. » (Judith, 13, 8-10, TOB)
Malgré la violence mélodramatique des événements, le peintre donne des signes de paix et de vie. Si la servante expose la tête du général comme un trophée, il faut remarquer qu'il a les yeux clos, sans plaie ni sang ; si Judith grandit encore le cimeterre d'Holopherne, son regard est plus méditatif que triomphant : ce qu'elle met en avant est un rameau d’olivier, dont la forme arrondie répond à la tête d’Holopherne. Trophée contre trophée, le meurtre a été fait pour rétablir la paix.
Judith avance à grands pas, sa robe légère se plaque sur son corps, et la servante la rattrape en tenant sa robe pour mieux courir. Les femmes sont pressées de rejoindre leur ville de Béthulie dont on aperçoit les murs à droite. De nombreux hommes d’armes y entrent, ou en sortent. Le peintre anticipe sans doute la poursuite des assiégeants, pris de panique quand ils apprennent la mort d’Holopherne.
« Crainte et tremblement fondirent sur eux. Plus personne ne resta en place : ce fut la débandade générale ; ils s'enfuirent par tous les chemins de la plaine et de la région montagneuse. » (Judith 15,2)
Informations techniques
Notice #001662