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Bradamante & les peintures, Astolphe & les harpies (Rol. furieux, Valgrisi ch33)

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Attribution incertaine
Date :
Entre 1556 et 1560
Date incertaine
Nature de l'image :
Gravure sur bois
Dimensions (HxL cm) :
21,2x13,8 cm
Sujet de l'image :
Résac yd 389

Analyse

En bas à gauche, le seigneur du château de Tristan (SIG.) montre à Bradamante (BRA.) et à Ulanie (VLLA.) les peintures qui ornent les murs de la salle du banquet. Les peintures représentent les anciennes guerres médiévales à droite et les guerres modernes, avec des canons, à gauche. Sous les peintures, à gauche, Bradamante dans son lit endormie rêve de Roger (str. 59). Le château de Tristan est représenté de face et pour ainsi dire sans profondeur, comme la palais d’Alcine en haut de la gravure du chant VII, et contrairement au château de Tristan dans la gravure de Girolamo Porro, éd. Franceschi.    

A droite, au premier plan, Bradamante (BRA.) sort du château (str. 65). Au niveau du chapiteau de colonne, Bradamante (BRA.) affronte le roi de Norvège, tombé à terre sous son cheval (R. NO), le roi de Gotland, à terre derrière le cheval du roi de Suède (R. GO.), et le roi de Suède, frappé à la tête (R. SVE., au dessus) (str. 69).    

Entre les deux, Ulanie (VLLA.) informe les trois chevaliers que, pour comble de déshonneur, ils ont été vaincus deux fois par une femme. Les trois chevaliers (R.N., R.S., R.G.), de dépit, jettent leurs armes dans le fossé du château et jurent de rester à pied.    

Au niveau de la frise, tandis qu’Ulanie (VLLA.) quitte le château vers la gauche, avec ses trois chevaliers à pied, Bradamante (BRA.) se dirige vers la droite.    

Au milieu de la gravure, à droite, Bradamante s’arrête dans un château sur la route de Paris, où elle mange (à droite) et dort (à gauche) (str. 77). Ici, rupture narrative (« Mais je ne veux plus vous parler de celle-ci », str. 78), symbolisée dans la gravure par une rivière qui passe juste au-dessus du toit de la galerie de peintures.     Cette rivière est la « fontaine » auprès de laquelle combattent Renaud et Gradasse (voir str. 89). L’Arioste reprend ici le récit commencé au chant XXXI. Au centre, juste au-dessus du toit, Renaud et Gradasse s’affrontent à l’épée (RIN., GRA.) ; à gauche, Bayard (BAIA.), le cheval enjeu du combat, a les rennes attachés à une souche. Juste à côté, entre les deux, Bayard rue pour tenter de se débarrasser de l’oiseau monstrueux qui l’attaque (str. 84). Sur la droite, Bayard (BAI.) poursuivi par l’oiseau s’enfuit dans la forêt (str. 88). Gradasse enfourche son cheval pour les suivre, laissant derrière lui Renaud furieux (str. 90). Renaud, à gauche, regagne l’armée de Charlemagne. Gradasse (GRA.) récupère enfin Bayard (BAIA.) dans le creux d’une grotte (str. 93), à droite, au-dessus du toit du château sur la route de Paris. Puis il se dirige vers Arles (la ville fortifiée tout en haut à droite) où il embarque sur une galère pour l’Inde (str. 95).    

Nouvelle rupture narrative, matérialisée par le mur de forteresse en haut à gauche. Vers le centre, Astolphe monté surl’hipogriffe, passe de France en Éthiopie (str. 96). Le château appartient au Sénape, empereur d’Éthiopie. Le Sénape (SENA.) accueille Astolphe (AST.). Il est agenouillé en prières implorant miséricorde à Astolphe, dont la venue lui a été annoncée en prophétie pour son salut (str. 114).    

A l’intérieur du château, au premier étage, les harpies saccagent le banquet offert par le Sénape à Astolphe (str. 119). Au rez-de-chaussée est représenté le second banquet (dans la loggia selon le texte, voir str. 125), qui sert de piège et d’appât pour les harpies. Astolphe est monté sur son hippogriphe et tient son cor magique qui les mettra en fuite, devant la table, visible dans l’arcade de droite (str. 123-124).    

Dans le ciel sur la gauche, Astolphe (AST.) poursuit une harpie puis s’arrête devant la grotte qui depuis la montagne où le Nil prend sa source descend jusqu’aux Enfers : c’est là que les harpies ont disparu (str. 128 et dernière).

Annotations :

1. Sur la page de droite, argument : « Future guerre Bradamante mira Pinte in quel loco ch’aquisto giostrando. Il fuggir di Baiardo indietro tira Rinaldo, e’l Serican d’oprar più il brando. Astolfo, che volando il mondo gira, A Nubia giunge, onde lo stuol nefando De l’arpie, che la mensa al re manuca, Cacciando ua fin’à l’infernal buca. » Commentaire : « In qvesto canto trentesimo terzo, nella persona del Senápo, ò Prete Gianni, Imperator dell’Ethiopia, posta dall’Autore à somiglianza nõ tanto del fauoloso Fineo, quanto dell’istoria di Nembrotte, che si ha nelle sacre lettere, si ricorda sì come le più volte le estreme ricchezze, & felicità, traggono le persone sì fattamête dal timore, & dalla riverêza di Dio Sommo, che ardiscono di cõcorrere, & cõbatter seco, & questo fanno col soppeditar la giustitia, la clemêtia, la carità, e la verità, che sono una cosa cõ Dio stesso. Et essen do questo medesino essêpio stato accênato da i poéti gêtili sotto la fauola de i Gigãti, che sopra posero mõti à mõti p[er] far guerra à Dio, iquali da Giove furono fulminati, & distrutti assatto, l’Autor nostro ha in questo suo hauuto degnissima consideratione alla cõueneuolezza della clemêtia di Dio uero : in lasciare al Senápo col merito della sede, & religion Cristiana, spatio di penitêza, & mãdarli poi, come da cielo, insperato, & p[er] corso ordinario della natura, sopr’umano soccorso. »

Objets :
Tableau sur le mur
Colonnes
Sources textuelles :
Roland furieux, chant 33 (La galerie de tableaux. Les harpies)
Sujet de recherche :
Iconographie du Roland furieux

Informations techniques

Notice #001303

Image HD

Identifiant historique :
A0622
Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Collection particulière (Cachan)