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Université d’Aix-Marseille, Site Schumann
Examens 1ère session : écrit le mercredi 9 janvier de 9h à 12h, salle S2. Il n’y a pas d’oral pour la 1ère session. Diderot et l’artLMDE19 - Littérature et arts - programme 2012 Présentation du coursEn 1759, Diderot, sollicité par son ami Grimm pour la Correspondance littéraire, entreprend de rendre compte, en journaliste, des expositions de peinture organisées par l’Académie royale tous les deux ans au Louvre. Il se prend au jeu : l’exercice devient une œuvre, où Diderot rivalise avec les peintres et jette les fondements d’une théorie de l’art. Mais que fait Diderot au juste devant les œuvres ? Qu’entend-il par « description », qui n’est ni l’ekphrasis de la rhétotique antique, ni la description des romanciers réalistes ? Comment Diderot juge-t-il les œuvres ? Qu’est-ce que le critère, la question de la vérité ? Pourquoi en revient-il toujours à la poésie du sujet ? Qu’est-ce que la magie de l’art ? A travers ces questionnements émerge toute une réflexion sur la scène de la représentation, qui vaut tout aussi bien comme scène de théâtre ou scène de roman.
Texte au programmeDiderot, Œuvres, tome IV « Esthétique - Théâtre », Laffont, Bouquins, 1996 Support de coursStéphane Lojkine, L’Œil révolté. Les Salons de Diderot, J. Chambon, 2007
Mardi 25 septembre 2012. Introduction. Diderot avant l’expérience des Salons. Le goût des processions. Un souvenir d’enfance : les larmes paternelles.
Mardi 2 octobre. Premières images : les allégories de La Promenade du sceptique. Toucher faute de voir : la Lettre sur les aveugles.
Mardi 9 octobre. Le geste et le hiéroglyphe poétique : la Lettre sur les sourds.
Mardi 16 octobre. L’expérience théâtrale : Le Fils naturel et Le Père de famille. Pantomime et didascalies : l’esthétique du tableau.
Mardi 23 octobre. Le quatrième mur. De la poésie dramatique, chap. XI, De l’intérêt, p. 1305-1310.
Mardi 6 novembre. Approche matérialiste du tableau : la dédicace du Père de famille à la Princesse de Nassau-Saarbruck, p. 1193-1197. Mardi 13 novembre. L’Antre de Platon. Pourquoi Diderot prétend ne pas avoir vu le Corésus et Callirhoé de Fragonard. Le modèle théâtral du rêve est un leurre. Enjeu idéologique du recours au mythe platonicien de la caverne : l’horizon politique de l'esthétique.
Mardi 20 novembre. La nature morte. Sa place en bas de la hiérarchie des genres. Paradoxe de la gloire de Chardin : Chardin tapissier ; lecture de la nature morte comme une peinture d’histoire ; Diderot réévalue le technique de l’art.
Mardi 27 novembre. Le Préambule du Salon de 1767 : théorie du modèle idéal. Comment Diderot passe de la ligne au modèle. Le détournement matérialiste de la théorie platonicienne de l’imitation. Mardi 4 décembre. La Promenade Vernet. Ce qu'elle doit au commentaire du Corésus et Callirhoé. La notion de site remplace celle de tableau : abolition de la frontière entre la nature et la scène (le réel et la représentation), dissémination des fihures, de l'action. Supériorité du peintre sur le Créateur. Esthétique du sublime.
Mardi 11 décembre. Hubert Robert, la poétique des ruines. Diderot tente une troisième fois, après ses morceaux sur Fragonard et sur Vernet, le coup de force d'une description sans tableau : cette fois il échoue. L'aporie du Voyage en Italie. Théorie de l’esquisse : anecdote du président de Brosses.
Mardi 18 décembre. les Essais sur la peinture : ce qu'ils doivent à Testelin et à la conception académique de l’art, fondée sur le système aristotélicien des divisions et des classements, sur une logique de la figure et de l'expression. Comment Diderot court-circuite les niveaux de la représentation (de la nature, du peintre, du critique, du théoricien). Pourquoi des Essais et non le Traité annoncé. L’altération des figures. L’interposition du voile : la logique scénique se substitue à la logique des figures. Promotion du goût à la fin des Essais. DissertationDevoir à rendre pour le 20 novembre 2012. Dans La Tache aveugle, Jacqueline Lichtenstein écrit, à propos des relations entre peinture et sculpture au dix-huitième siècle : « Voir, c’est désirer toucher. Mais le plaisir de voir demande que ce désir soit réfréné. Voir, c’est désirer s’approcher. Mais le plaisir de voir oblige à maintenir une distance. Surtout ne pas toucher. Ou toucher délicatement, toucher avec tact, c’est-à-dire du bout des yeux seulement, sans jamais entrer en contact. » (Jacqueline Lichtenstein, La Tache aveugle. Essai sur les relations de la peinture et de la sculpture à l’âge moderne, Gallimard, Nrf Essais, 2003, chap. 2, p. 75) Dans quelle mesure ces propos vous paraissent-il s’accorder avec l’expérience esthétique de Diderot dans les Salons ? ConsignesDevoir de 10 pages environ, 7-8 s’il est dactylographié. Respecter une marge de deux carreaux supplémentaires à gauche. Rendre sur copie double ou dans une pochette transparente. Pour présenter un devoir dactylographié, voir ici. Pour construire une dissertation, voir ici. DictionnairesBibliographieJacqueline Lichtenstein, La Tache aveugle, Essais Gallimard, 2003, chapitre 2, qui vous guidera sur les exemples à choisir dans les Salons. Diderot, Lettre sur les aveugles, in Œuvres, Bouquins, t. 1, et notamment p. 139-152, 165-166, 173-177, 183-5. Dans les Salons, voyez aussi le Mercure, Hersé et Aglaure de Lagrenée. Dans les Salons et les Pensées détachées, les Suzanne et les vieillards. A contrario, voir tout ce que Diderot écrit sur le sublime : Lettre sur les sourds, textes sur Vernet, Loutherbourg, Vien, et surtout Hubert Robert. Utilisez les index de votre livre. |